Ernest Dükü

Biographie

Ernest Dükü, né en 1958 en Côte d’Ivoire, vit et travaille aujourd’hui entre Paris et Abidjan. Il commence ses études à l’école des beaux-arts d’Abidjan en Côte d’Ivoire. C’est à Paris en 1982 qu’il vient poursuivre ses études supérieures. Il obtient plusieurs diplômes dans le domaine de l’art, de la création de mobilier et de l’architecture.

Son intérêt pour la création débute dans son plus jeune âge par l’apprentissage au langage des symboles auprès de sa mère. Par la suite, les livres de G. Niangoran Bouah, le «maître des idéogrammes Akans», vont l’inciter à une recherche plus approfondie des symboles. Ses premières peintures portées sur l’abstraction, seront construites à partir des signes Akan.

L’œuvre va ensuite s’enrichir de l’art de tout un continent - Egypte Antique, Art pariétal, etc… des cordes, des ficelles comme un clin d’œil à l’œuvre de l’artiste Ivoirien Christian LATTIER apparaissent dans sa création.

L’appel de l’Afrique, et l’ouverture au monde se fait de plus en plus présent, les signes des premiers travaux dont l’évocation était plus de l’ordre de la recherche plastique, de «l’esthétisme» intervienent dès lors comme des codes, des messages à déchiffrer, le lieu des correspondances, des convergences, un regard croisé où l’œuvre se situe entre peinture et sculpture. L’œuvre ainsi que la démarche plastique et artistique suscitent des interrogations qu’il nous donne à voir dans les différentes thématiques telles que « Amulettissimo, Pintadattitude, Feitico, et Amaatawale » qui jalonnent son travail. On y trouve aussi des questions critiques qui émergent des titres des œuvres.
Nous sommes face à la création qui ouvre sur des voies nouvelles, les voies de regard sur la complexité du monde.

A ce propos il nous dit :
Les concepts Amulettissimo, Pintadattitude, Feitico et mieux encore les voies d’exploration des «infinitudes awalé» dans le concept «Amaatawalé» nourrissent mon œuvre pour structurer une pensée de la relation aux autres…

Pour résumer je peux dire:
1+1=3, c’est l’une des réponses de la rencontre de l’autre par la connaissance du NOUN même.

Ainsi, ma démarche plastique n’est jamais totalement instinctive, du moins je veux que l’acte instinctif s’érige en concept. Les images me viennent de mes lectures, de mes rêves. Dans les livres je recherche les choses qui ne peuvent pas s’écrire, le cœur mystérieux de la vie. La peinture devient un moyen d’accéder à la connaissance, ce n’est pas une fin en soi. Même si des considérations d’ordre esthétique orientent parfois mon travail ; Je veux avant tout raconter simplement des histoires dans lesquelles le regard des autres peut s’insérer, s’interroger… une sorte de lieu d’affrontement.

Le travail d’Ernest Dükü nous livre aussi une dimension socio-politique, en effet celui-ci s’enracine pour celui qui prend le temps de le scruter dans un débat très actuel qui questionne les syncrétismes religieux pour les transcender. Un art qui s’inscrit dans l’ô delà des querelles de clochers pour «jouer» le jeu de la vie, ce lieu où chacun de nous est emmené à s’interroger sur (ce qu’il nomme avec une pointe d’humour) « les non-dits qui encombrent nos mémoires », ou la problématique Feitico.

Texte : Isabelle Balestrieri

Ernest Duku, born in 1958 in Ivory Coast, lives and works between Paris and Abidjan. He began his studies at the School of Fine Arts in Abidjan, Ivory Coast. It was in Paris in 1982 he has continued his graduate studies. He obtained several diplomas in the field of art, furniture design and architecture.

His interest in the establishment begins in early age by learning the language of symbols with his mother. Subsequently, the books of G. Niangoran Bouah, the "master ideograms Akan" will encourage them to further research symbols. His early paintings brought on abstraction, will be constructed from the Akan signs.

The work will then enrich the art of a continent - Egypt Ancient cave art, etc ... rope, twine as a nod to the work of the Ivorian artist Christian LATTIER appear in its creation.

The call of Africa, and openness to the world is more and more present, the signs of the first works whose evocation was more on the order of the plastic research, "aesthetics" as soon intervienent when such codes, decipher messages, location correspondence, convergence, a fresh perspective where the work is between painting and sculpture. The work and the plastic and artistic approach raises questions he gives us to see the various themes such as "Amulettissimo, Pintadattitude, Feitiço and Amaatawale" which mark his work. There are also critical issues that emerge from the titles of the works. We are dealing with the creation that opens new paths, the paths next to the complexity of the world.

In this regard he said:
The Amulettissimo concepts, Pintadattitude, Feitiço and even more exploration pathways "infinitudes awalé" in the concept "Amaatawalé" feed my work to structure a thought of relating to others ...

To summarize I can say:
1 + 1 = 3, that is one of the responses to meet others with knowledge of the same NOUN.

So, my artistic approach is never totally instinctive, at least I want the instinctive act stands as concept. The images come to me from my reading of my dreams. In the books I look for things that can not be written, the mysterious heart of life. The painting becomes a means of access to knowledge, it is not an end in itself. While aesthetic considerations may guide my work; Above all I want just tell stories in which the eyes of others can fit, wonder ... a kind of place of confrontation.

The work of Ernest Duku also delivers a socio-political dimension, in fact it is rooted for the one who takes the time to scrutinize it in a very current debate that questions the religious syncretism to transcend. An art that is in the O beyond the spiers of disputes to "play" the game of life, where each of us was taken to question (what he calls with a touch of humor ) "unsaid that clutter our minds," or Feitiço problematic.

Text: Isabelle Balestrieri